samedi 20 janvier 2018

Un projet d'entente de dupes qu'il faut rejeter


UN PROJET D'ENTENTE QU'IL FAUT REJETER

(Article 6 mai 2012, sur Facebook)
Aura-t-il donc fallu 48 heures pour dénouer une impasse qui dure depuis douze semaines? Ce n'est pas sérieux. Je ne crois pas aux solutions miraculeuses mais plutôt aux coups de Jarnac.

Voilà une soudaine table de négociations élargie. Celle-ci est même promise, à l'exception des ministres, de se poursuivre en un Conseil établi pour moins de six mois, entre les recteurs des universités, des hommes d'affaires, et des membres des centrales syndicales qui sont venus prêter main forte non aux leaders étudiants (et ils ont magnifiquement réussis) mais au gouvernement, et des délégations étudiantes.

Le résultat est simple. Le ministère n'a pas reculé. Les leaders étudiants avalent une couleuvre sur laquelle personne ne s'entend sur la longueur - les frais «afférents» -, comme si la valeur du montant de la hausse des frais de scolarité serait compensée par une «ristourne» prise à même des dépenses «jugées» douteuses prises dans l'administration universitaire (on a souvent parlé du coût des publicités universitaires). Encore une fois, il est triste de voir que les «défenseurs» des intérêts des plus faibles de la société se sont laissés corrompre par le ministère pour venir berner trois jeunes étourdis qui tiennent absolument à jouer aux chefs syndicaux. N'ont-ils pas pensé que parmi ces «frais afférents» qu'on perçoit dans les frais de scolarité, il y a le montant alloué aux organisations étudiantes mêmes? Dans le but de ne pas passer pour les méchants, jusqu'à se coucher devant le ministère après lui avoir tenu tête et lui donner en prime la qualité d'efficacité qui ne mérite pas aux yeux de la population au moment de la tenue de son congrès à Victoriaville, tout cela aura coûté des millions aux contribuables québécois. Et pourquoi? Pour «ça»!

Les journalistes achètent le baratin du gouvernement. Ils considèrent que le fait que les étudiants dont les parents gagnent $ 60 000/an auront désormais accès aux prêts et bourses. Bel acquis pour la classe moyenne! Ils ne parlent plus de la crosse de l'étirement des remboursements qui augmente au-delà du 75% des frais prévus l'endettement étudiant (il y a des intérêts à une dette). Décidément, au moment où les socialistes vont emporter la Présidence en France, il n'y a que les Québécois pour descendre dans les rues et marcher pour leurs banquiers!

Heureusement, beaucoup d'étudiants n'ont pas perdu le but premier de la grève : le gel des droits de scolarité. À leurs yeux, si le gouvernement obtient ça, il a tout gagné. Et les étudiants, perdus:

1e. la session d'hiver 2012.
2e. le gel des frais de scolarité pour septembre 2012.
3e. l'idée mise de l'avant d'États généraux de l'éducation (remplacé par un comité bidon).
4e. l'augmentation accrue tiré de l'étirement du remboursement de la dette des prêts.
5e. la confiance et l'espérance que les membres, les marcheurs, ceux qui ont tenu pendant des jours et des soirs, à bout de bras, les activités pacifiques auront peut-être vécu une belle aventure mais qui se terminera avec le pire des sentiments : celui d'avoir été largués par leurs propres exécutifs syndicaux et à qui ils ne remettront plus leur confiance avant une génération …d'étudiants. Bref, accepter l'entente de principe, pour le mouvement étudiant, c'est se faire casser en douce au nom de la Realpolitik vendue par les chefs syndicaux qui répètent la vieille niaiserie: «il faut savoir arrêter une grève».

En fait, c'est la prochaine élection qui va régler le problème, et c'est ce point qui a fait avaler la couleuvre. Tout le monde est fatigué de ce conflit qui s'épuise, le gouvernement aussi bien que les étudiants. Alors on négocie une sortie de combat. Le gouvernement a gagné de l'argent, des leaders étudiants du prestige médiatique, et Mme Louise Latraverse peut bien déplorer, à Tout le monde en parle. que ça fait 50 ans qu'on perd nos jobs! Cette fin de grève nous permet de comprendre comment et pourquoi

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