![]() |
Carnage au Bataclan, à Paris. Près de 120 morts. |
LE MASSACRE DE LA
SAINT-BRICE
Dans la fleur des saints catholique,
le 13 novembre est célébré comme l'anniversaire de saint Brice. Peu reluisante
la carrière du successeur de saint Martin à l'évéché de Tours. Ce même saint
Martin qui avait
tranché son manteau en deux pour en donner la moitié afin de
couvrir un indigeant dénudé sous le froid. Brice, selon Omer Englebert, «était
un enfant que saint Martin avait recueilli et placé parmi ses clercs. En
grandissant, il devint méchant, orgueilleux, ingrat, se livrant à toute sorte
de désordres. Ce qu'il fit souffrir à son maître, est inimaginable. Quand on
pressait saint Martin de s'en défaire, il observait que Jésus avait supporté
Judas et que la grâce divine finirait bien par changer Brice» (O.
Englebert. La Fleur des saints, Paris, Albin Michel, 1959, p. 486).
Brice était un débauché. Contrairement à la pauvreté ouverte de saint Martin,
Brice s'entourait de jolies servantes et d'esclaves de même qu'une écurie de
beaux chevaux. C'était le moine corrompue par excellence, celui dont les récits
grivois du XVIIIe siècle allaient faire le modèle du clergé régulier. En 397,
Martin meurt et Brice lui succède. «…mais le peuple de touraine n’en voulut point et lui substitua le prêtre
Justinien. Brice s’enfuit pour n’être pas lapidé. Justinien mort, il tenta,
vers 430, de reprendre son siège; mais, accusé de mauvaises mœurs, il fut de
nouveau chassé de la ville et contraint de céder la place au prêtre Armentius» (O. Englebert. ibid. p.
486). Brice avait scandalisé ses oailles lorsqu’il avait été accusé d’avoir mis
enceinte une de ses servantes. Il avait été expulsé manu militari hors
de Tours et alla à Rome plaider son innocence. Le concile de Terni en 401 et le
pape Zozime en 417, l’avaient lavé de tout reproche. Ce n’est qu’en 437, à la
mort d’Armentius, qu’il put rentrer à Tours. Quarante ans s’étaient écoulés
depuis son élection épiscopale; les haines avaient désarmé; et durant les sept
années qu’il vécut encore, Brice put gouverner en paix son Église. Il mourut en
444. Canonisé et enterré auprès de saint Martin, en 580, Grégoire de Tours fit
transférer ses reliques à Clermont-Ferrand, en Auvergne. On ne sait pas trop
pourquoi, mais l’Église catholique en a fait le saint patron des juges! Et le 13
novembre est célébrée la fête de ce saint plus que douteux.

―
Ce matin de la Saint-Brice 2015,
les Parisiens, comme l'ensemble du monde occidental, se félicitaient des attaques de la coalition contre DAESH et l'éventuelle mort de John le djiadiste
(Jihadi John), connu comme le bourreau-vedette du soi-disant État islamique. Ce
psychopathe meurtrier apparaissait dans
plusieurs vidéos de décapitations de
prisonniers en 2014 et 2015. Son surnom relevait d'une référence à la cellule
terroriste à laquelle il appartenait : «The Beatles», une cellule
composée de trois membres surnommés «John», «Paul» et «Ringo» par
des otages à cause de leur accent britannnique. Jihadi John avait été identifié
en février 2015 par les médias comme le Britannique
naturalisé Mohammed Emwazi, né Muhammad Jassim Abdulkarim Olayan
al-Dhafiri le 17 août 1988, à Al Jahra au Koweït. Cet
ancien étudiant à l'université de Westminster s'était engagé
dans l'armée combattante de l'État islamique et il aurait décapité des
personnes en Irak et en Syrie, surtout des otages, comme les journalistes
américains James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des Britanniques faisant
partie d'un groupe humanitaire : David Haines, Alan Henning et Peter Kassig.
Enfin, on lui attribue la même mise en scène de la mort des journalistes
japonais Kenji Gotō et Haruna Yukawa. Or, la veille, le 12
novembre 2015, les informations américaines confirmaient que Jihadi John avait
été tué par une frappe de drone américaine, ce qu'on ne pouvait ne pas
célébrer. Il est vrai que de tels attentats sont
toujours planifiés d'avance.

Or, le soir même, au moins huit
djihadistes tuent environ 150 personnes au hasard, à Paris. N'y a-t-il pas un
lien à tisser entre ces deux événements? Un lien semblable à celui du crash de
l'avion russe A-321 dans le désert du Sinaï, le 31 octobre dans la matinée? Les autorités aériennes
égyptiennes avaient perdu le contact 23 minutes après son décollage. Le pilote
avait demandé à atterrir d'urgence dans un aéroport du
Nord-Sinaï. Les autorités
russes et égyptiennes tardèrent à confirmer l'attentat revendiqué par l'État
islamique, mais finalement, elles durent admettre que l'avion s'était disloqué en
plein vol. Il s'agissait bien d'un acte de représailles des combattants de
l'État islamique contre les frappes et l'invasion de la Syrie par les armées de
Vladimir Poutine. Œil pour œil, dent pour dent. Chaque action livrée au
Moyen-Orient appelle sa réplique. Les djihadistes français étaient certes préparés depuis longtemps, mais ils n'attendaient plus que le
moment propice pour commettre leur attentat spectaculaire; et la mort de Jihadi John se présenta comme une occasion
en or. Voilà pourquoi on ne peut
attaquer une troupe de psychopathes organisés en bande sans penser éradiquer
les terroristes qui sont actifs au sein de nos sociétés. Au moment où
l’angélisme des
gouvernements canadien et québécois invite des dizaines de
milliers de Syriens (confondant aussi bien les chrétiens orientaux que les
musulmans), fuyant de préférence à contre-attaquer les terroristes générés
parmi eux, nous ne comprenons pas ce qu’est un djihad, ce qu’est une croisade
médiévale, alors que notre culture de guerre est tout à fait à l'opposée,
régis par des conventions internationales. Il y a onze mois, nous
étions Charlie, maintenant nous sommes Paris, et demain, serons-nous la France?
Montréal? Le Québec? Le Canada? Nous sommes prévenus. Par l'action irréfléchie
de Stephen Harper et de son gouvernement de nous enrôler dans une coalition
boiteuse, les djihadistes ont marqué le Canada du sceau d'Allahou akbar (الله أَكْبَر) et ce n'est pas l'arrivée au gouvernement canadien du
Parti Libéral et de cet immature qu'est Justin Trudeau qui vont y changer grand
chose, même s'il a annoncé le retrait des troupes combattants en Syrie le lendemain de son élection.


Avec
la décision de Stephen Harper, nous avons été pris dans l'engrenage vicieux du
terrorisme. Plus les terroristes agissent, plus ils entraînent le «mal
nécessaire» du terrorisme d'État. And so on... Le
but des
terroristes est simple. Il s'agit de rendre la situation des musulmans
immigrés intolérables dans les sociétés occidentales. La montée d'une
extrême-droite archaïque en France en est l'exemple et le vote de la loi C-51 à Ottawa, après l’attentat de 2014, en est un autre. Plus la situation
deviendra intolérable pour eux, pensent-ils, et plus les musulmans s'enrôleront
dans le djihad et reprendront le message du soi-disant État islamique à leur
compte. Évidemment, ça ne se fera pas comme ça, mais l'important est qu'ils le
croient. Le croyant, ils attirent vers eux tout ce qui est psychopathe et pense
s'élever au-dessus des lois pour se permettre toutes les déviances dont le
meurtre gratuit et les attentats spectaculaires qui les imposeront dans
l'Histoire. C'est la trajectoire idéale suivie par Jihadi John. Si nous
laissons ces millénaristes continuer à exploiter, torturer, tuer de sang-froid
des femmes et des enfants, en nous retranchant frileusement derrière notre
barrière Atlantique, nous ne faisons preuve que d'un manque de fermeté qui a
déjà trop longtemps duré. Cette lâcheté laissera croire à n'importe quel groupe
de voyous de s'octroyer les mêmes prérogatives sociales que le soi-disant
État
islamique. Nous les verrons émerger parmi nous. L'État islamique, c'est la
psychopatho-


logie érigée en État, d'où les comparaisons boiteuses avec l'État
nazi. Car l'État islamique n'est pas un État. Il ne correspond à aucune définition
d'un quelconque État historique : il n'est pas centralisé, n'a ni pouvoir
législatif ni pouvoir exécutif et encore moins de tribunaux civils. Il rejette
les services publiques qui relèvent généralement des fonctions d'un État :
l'éducation, la santé, l'entretien d'infrastructures… Même pas une féodalité! Malgré ce manque, les
États occidentaux tendent à le traiter comme un adversaire «légitime» malgré
les dénonciations à hue et à dia des terroristes qui le constituent. Les attitudes molasses des
présidents Obama et Hollande après le choc de l'attentat contre les bureaux de
la revue humoristique Charlie Hebdo (7 janvier 2015) n'ont pas été à la hauteur de la
vigueur que nécessitait la réplique; à ce point qu'il a fallu attendre
l'intervention russe pour les engager dans une vieille compétitions digne du temps
de la Guerre Froide. Ainsi, voit-on en ce 13 novembre, encore une fois, comment
les Munich entraînent les Dantzig et quand personne ne veut mourir pour
Dantzig, c'est chacune de nos villes, de nos demeures qui risque de se transformer en Dantzig.
Pendant
un an, donc, la France et les États-Unis ont laissé faire l'État islamique
pensant éviter la répétition des attentats à la Charlie Hebdo. L'intervention
de la Russie les a obligés à intervenir massivement à leur tour pour ne pas
voir la zone syro-irakienne tomber dans la sphère d'influence russe. L’alternative est cornélienne. Ou l'on
continue à se laisser envahir par la propagande pernicieuse du laisser-faire
laisser-terroriser, ou l'on
s'engage dans une guerre à la fois extérieure et
intérieure et on la mène jusqu'au bout avec les conséquences obligatoires.
Aucun pays neutre (on l'a vu en Norvège, en Suède, au Danemark) ne peut se dire
à l'abri du djihad, de sa propagande terroriste qui nourrit aussi bien des
groupes adverses, comme Pegida ou les néo-nazis que les communautés musulmanes enflammées
par un imam ou des agents recruteurs comme nous le voyons encore présentement
au Québec même. Oui, n'en déplaise à la gauche gnangnan, il s'agit bien d'une
guerre de civilisations. Non pas parce que des idéologues d'État et de droite
comme Samuel Huntington l'affirment, mais parce que les
terroristes qui reprennent à leur compte la propagande salafiste de l'Islam
sunnite se meut dans cette utopie apocalyptique.

―
J'en
ai assez, en effet, de ces théories d'«amalgames» où l'on prétend que nous
mêlons tout et rien. La thèse gauchiste de l'amalgame est le reflet de
l'islamophobie de la droite. Les deux appartiennent à la même théorie classique
du complot. D'un côté, on dénonce ceux qui «amalgament» terrorisme, islam,
musulmans, immigrants syriens et j'en passe; de l'autre, il y a ceux qui se
laissent prendre par les jérémiades d'un Adil
Charkaoui qui dénonce
l'is-

lamophobie en le créant par ses déclarations, ses actions douteuses, ses
poursuites devant les systèmes criminels et civils des tribunaux canadiens.
Dénoncer l'islamophobie, c'est créer l'islamophobie et dénoncer les amalgames,
c'est forcer à les cogiter. En ce sens, le terrorisme manipule d'une façon
exemplaire les courants idéologiques et racistes enracinés profondément en Occident. Un pays comme la France est à la porte de la guerre civile avec ses
dirigeants incertains et sans visions, ses ténors de l'extrême-droite
démagogiques et antisémites, ses intellectuels qui ne sont rien de mieux que de
vulgaires bouffons pour la télévision. La pensée critique est absente du débat
et les actes, comme ceux de la Saint-Brice, heureusement, parviennent à
consolider un peuple déchiré autour de ses victimes sacrifiées à sa bêtise
idéologique.
Ne
vaudrait-il pas mieux en revenir au syllogisme simple : Tous les musulmans ne
sont pas des terroristes, mais tous ces terroristes se cachent sous la
justification de l'Islam, qui n'est pas une religion particulièrement
dévouée à
l'amour, du moins tel que nous l'entendons dans nos sociétés. Pas plus que le
catholicisme était une religion d'amour dans le sens ou nous l'entendons
aujourd'hui. La droite dit que l'Islam est incompatible avec la démocratie. La
gauche réplique en montrant l'exemple du catholicisme. Mais le christianisme,
toutes branches confondues, est incompatible avec la démocratie. Doit-on
rappeler que le pape Pie IX l'inscrivait dans son célèbre syllabus Quanta
Cura (1864) qui condamnait la liberté de conscience tout comme la
démocratie? Il a fallu la formation des États nations modernes, et surtout la
France, avec ses lois Ferry et Combes pour soustraire aux congrégations
religieuses l'enseignement et les soins de santé. Le Kulturkampf en
Allemagne de même que les lois de l'État italien ont de même laïcisé
l'enseignement aussi bien que les services publics. Ce n'est donc pas par
«compatibilité» que l'Église catholique s'est réconciliée avec les États
profanes occidentaux, mais par «soumission», par manque de force
politique et Jean-Paul
II se permettait de le rappeler encore récemment : la vérité n'est pas démocratique. Elle
s'énonce par une autorité supérieure et dont le pape, le concile et l'Église
romaine sont les représentants de cette autorité. Les Ottomans qui prirent le
relais de l'État chrétien-orthodoxe à Byzance l'avaient compris bien avant qui
avaient soumis la religion à l'État de même que l'État pétrinien en Russie lors
du violent conflit qui opposa Pierre le Grand aux Vieux-Croyants. Même dans la haute
Antiquité, si le religieux est indissociable du politique et du droit, les
religions demeurent ethnographique : la religion juive est pour le peuple
d'Israël et nul autre; le culte d'Amon est égyptien comme Sumer, Akkad,
Babylone et l'Assyrie ont leur panthéon national. Le christianisme et l'islam
se font face car ce sont deux religions supérieures, c'est-à-dire deux
religions conquérantes, vouées chacune à l'œkouméné, à l'universalité. En ce sens, la
dimension guerrière est inhérente à l’expansion de ces religions.


D'autre
part, les religions sont par essence guerrières. Les luttes religieuses n'ont
rien à voir avec les luttes de
classes ou les luttes de libération nationale.
Si vous croyez à la vérité de l'Islam, le djihad est un devoir,
tout comme la conversion forcée - le fameux compelle intrare de saint
Augustin - l'est dans le Christianisme. Bien sûr, tous les chrétiens n'allèrent
pas «évangéliser» les Infidèles, mais on gagnait le ciel tout droit quand on
mourait martyrisé par un païen ou un Infidèle. Ça ne vous rappelle pas quelque
chose, ça? N'importe qui peut se rallier au djihad, même (et surtout) des
non-musulmans. Voilà pourquoi ils peuvent jaillir de nos propres enfants qui
n'ont jamais rien connu de la vie en Syrie ou en Irak, comme ce jeune Ontarien de 23 ans, John Maguire, qui se faisait appeler
Abou Anwar al-Canadi, apparaissant dans une vidéo du groupe armé État
islamique et invitant les «loups solitaires» à attaquer des
cibles canadiennes, qui devait mourir, avec 4 compagnons au début même de l’année 2015. C'est une contamination
entre l'héroïsme romantique face à une vie bourgeoise insipide et la publicité
internet de vivre dans un monde où il est possible de violer, de torturer et de
tuer sans remords. Le déclenchement se fait lorsque vous rencontrez des gens
qui sont réels et qui connaissent cet univers des Mille et une nuits où
l'on reçoit 72 vierges au paradis si on est tué par un Infidèle, mais la
damnation si l'on est tué par une femme.
Quand ce n'est pas un Adil Charkaoui
qui agit en tant qu'agent recruteur et terrorise la bien-pen-


sance des Québécois
culpabilisés jusqu'au trognon de crimes qu'ils n'ont jamais commis envers le
monde musulman. Oui, je suis contre cet afflux d'immigrants syriens. Il se fait
sans tenir compte de nos capacités économiques et sociales de les intégrer.
Oui, je suis pour que ces millions d'immigrants soient retournés chez eux,
entraînés au combat et armés, car ils ne peuvent fuir leur Histoire pas plus que nous
avons pu fuir la nôtre. Qu'ils se révoltent contre l'Occident, mais dans leurs
terres, leurs villes, contre leurs dominants et leurs exploiteurs. Si la gauche
refuse l'intelligence du problème au nom du cœur humain, c’est qu’elle
l’utilise à fort mauvais escient.
―
Certes,
les immigrants syriens ne sont ni armés ni membres du soi-disant État
islamique. Ils ont le réflexe de Laborit : la fuite vaut mieux que de se faire
massacrer sur place. Par contre, c'est une solution qui ne résout rien. L’agressivité, semée
par les pays occidentaux contre Bachar al Assad après Saddam Hussein, a enlevé aux Syriens et aux Irakiens le possibilité de prendre leur destin en main. Par peur
du socialisme et de l'influence de l'URSS au temps de la Guerre Froide,
l'Occident a subverti les partis nationalistes et socialistes
qui auraient pu mener à la laïcisation et la modernisa-

tion de ces pays - modernisa-
tion déjà
amorcée d'ailleurs -, plutôt que de les mettre sur le BS des riches,
c'est-à-dire les pétrodollars. Car, que seraient ces rois de pacotilles
d'Arabie Saoudite et autres émirats du Golfe s'il n'y avait pas eu les
pétrosterlings britanniques puis les pétrodollars américains? Si cette castration morale
et sociale des populations du Moyen-Orient a permis la pacification au prix
d'une forme de sentiment d'impuissance et de passivité devant l'émergence d'une
bande internationale de voyous qui veulent faire de leur soi-disant État un
paradis pour tous les psychopathes, cette impuissance donc se diffuse maintenant parmi les États occidentaux. La devise du soi-disant État islamique est universelle : Psychopathes
de tous les pays, unissez-vous... Et voilà l'absurdité qui mitraille les
braves gens attablés au Petit Cambodge et au Carillon.
La
démagogie de gauche nous sert l'idée que l'islamisme n'est qu'un épouvantail
qu'on agite violemment pour se convaincre de ne pas regarder nos chaînes. Ce
type d'argument était déjà utilisé dans les années 70 lorsque l'Europe était la
proie du terrorisme palestinien. Dire que le problème n'est pas religieux mais
concerne la distribution inéquitable de la richesse n'explique et justifie
encore moins les événements de Paris. Et, de toutes façons, ce n'est pas tout à
fait exact. Ces jeunes terroristes du massacre de la Saint-Brice (ils ont en 15 et 20 ans) ne représentent
pas les pauvres et si ça se trouve, ce sont plutôt des gens confortablement
installés dans leurs milieux comme Ben Laden, regardant des James Bond
au cinéma ou sont passionnés par des jeux vidéos. Le modus operandi de cette soirée tragique est assez évocateur. Une fourgonnette descend
les rues des arrondissements de Paris. Par les fenêtres, des
terroristes tirent des rafales sur les clients attablés aux terrasses des cafés et restaurants avant
de prendre en otages, à l'exemple de la cinquantaine de terroristes tchétchènes au théâtre de la Doubrovka de Moscou détenant 850 spectateurs les
spectateurs du Bataclan venus assister à un show d'un groupe américain d'Heavy
Metal. Pour sûr que les premiers coups tirés ont dû se confondre avec les
hurlements sonores. Le reste n'a été qu'une tuerie jusqu'à ce que trois des
terroristes se fassent explosés avec leur ceinture. Le spectacle était terminé.
Aussi, pour s'engager dans le djihad, faut-il de l'argent, beaucoup d'argent,
pour se payer une chaîne de montage de jeep
Toyota, des balash-


nikoves achetées
sur le marché noir et produire de la drogue qui permettra de les payer, le
fameux Captagon, une drogue à base d'amphéta-
mines, dont se servent les
djihadistes en Syrie pour doper leurs combattants. En 2014, plus de 50 millions
de pilules auraient été vendues. Ce business très lucratif rapporte 10 à 20
millions de dollars. L'usage de la drogue n'est pas nouveau dans le terrorisme
musulman. La fameuse secte des Assassins
terrorisait ainsi les croisés francs eux-mêmes. Les combattants «valeureux» du
soi-disant Califat doivent se doper au point d'annihiler tout filtre mental
pour parvenir à commettre leurs crimes ou aller à la mort en criant des Allahou
akbar insensés. Ce n'est pas la simple promesse de 72 vierges au
paradis qui motive ces imbéciles. C'est pour cela que nous pouvons
affirmer que
nous sommes en présence d'un phénomène de psychose de masse. Je m'en
rapporte à ce que déclarait à un(e) journaliste cette femme qui avait quitté le
joyeux Califat : «ils connaissent plus la Balash que le Coran». Ce n'est pas
tant à l'Allemagne nazie qu'il faut les comparer qu'à ces mouvements marginaux
de la Réforme, comme les Anabaptistes de Munster en 1535. Ils sont de cet
univers dont Freud disait que la réalisation des rêves d'enfants donnerait un
enfer sur terre. Ces images de l'un de ces tueurs en série brandissant le corps d'une
fillette qu'il vient de décapiter est une traduction de l'enfant qui, par
sadisme, brise ses jouets. N'ayant pas la structure d'un État, il devient
impossible de négocier quoi que ce soit. L'État islamique nous commande d'être
impitoyables et les marchands de drogue et de canons qui pensaient faire des
affaires avec eux comme avec n'importe quels rebelles de par le passé
s'aperçoivent aujourd'hui que les jeeps Toyota, ça circule aussi bien dans les
rues de Paris que dans les déserts d'Irak et de Syrie.


Il
est vrai que les pays occidentaux ont été naïfs de croire qu'ils pourraient
faire du «colonialisme à la maison», c'est-à-dire, plutôt que d'exporter des armées
contrôler des peuples étrangers, importer ces peuples à domicile pour faire
jouer la baisse des salaires et démanteler les organisations qui résistent à l’emprise des capitalistes. Voilà
pourquoi nos gouvernements renâclent sans cesse que l'immigration est une
richesse en même temps qu'un acte humanitaire. C'est un hameçon lancé à notre
compassion tranquille. C'est le ver que la gauche met à son hameçon et qui
explique pourquoi, finalement, c'est le poisson qui finit par
avaler le
pêcheur. Pour nous, au Canada, au Québec, cela n'a rien à voir avec le
soi-disant métissage qui enrichit les peuples. Oui, c’est vrai lorsque de petites
commu-

nautés viennent s'installer parmi la société d'accueil; mais quand il s’agit d’une masse de plus de 10 000 individus, ethniquement consolidée (avec sa culture et ses mœurs souvent incompatibles aux nôtres), c’est
tout simplement une «invasion autorisée». On a beau dire que le Canada est
grand, mais selon nos lois de la libre-circulation, avons-nous la garantie que
ces gens iront se mêler avec le reste de la population canadienne ou ne
forgeront-ils pas des ghettos de musulmans, une Petite Syrie après le Petit Maghreb, à Toronto comme à Montréal? On dira que ces citoyens vont travailler et payer de l’impôt.
En
est-on si sûr? Au moment où le gouverne-

ment du Québec, par la voix de son
sémillant ministre Sam Hamad, criaille qu’il faut briser le cercle de
l’assistance sociale, ne voyons-nous pas ces nouveaux arrivants bénéficiés de
tous les avantages de l’assurance-santé en même temps que de l’aide sociale (au
moins pour un an). Qu’auront-ils alors comme emplois puisque la révolution
technologique liquide ces emplois les uns après les autres et qu’il n’en reste
que pour des tâches hautement spécialisées et demandant des qualifications
spécifiques que ces gens n’apportent pas. C’est donc le marché au noir - donc
hors de la peception des revenus d’impôt - qui va le plus profiter de ces
nouveaux arrivants, baissant encore plus les salaires pour les membres de la
société d’accueil. Que la gauche ne voit pas ça montre à quel point elle s’est
déracinée de sa raison d’être.
―
Refusons
donc cette rengaine usée à la corde du prix à payer pour les culpabilités du
colonialisme occidental. Plutôt que d’invoquer les fantômes du passé, regardons
plutôt les bêtises du présent. L'Occident a exercé
pendant plus de deux siècles sa
domination sur le reste du monde et les effets ont plus été catastro-

phiques
qu'autrement pour les peuples colonisés. Pourquoi alors l’État islamique
aurait-il le droit de revendiquer une injustice plus criante qui justifierait
de tels actes? Pourquoi reste-t-il, avec le Kampuchéa de Pol Pot, le seul
produit véritablement vicieux à émaner de ce crime occidental? La France ne
paierait-elle pas le même prix, aujourd’hui, que les États-Unis paient avec les
crimes liés à la ségrégation raciale. Les États-Unis se sont toujours défendus
d’être un État colonisateur. C’est facile à affirmer puisque les Américains ont
exterminé une grande - très grande - partie des peuples autochtones de leurs
territoires, et qu’en plus, ils ont importé de la main-d’œuvre servile pendant
plus de deux siècles. Établis, enracinés, souvent métissés comme l’actuel
Président Barack Obama, la minorité afro-américaine demeure un corps social non
totalement intégré dans la vie nationale. La violence policière dans différents
États américains et les victimes qui sont pratiquement tous noirs, souvent
filmés alors qu’ils sont abattus comme des bêtes par des policiers racistes nous ramènent au
temps du Mississippi Burning. En France, l’esclavage a été aboli par la
Seconde République, en 1848. C’est à peu près la seule
chose, avec le suffrage
universel (masculin), que cette République a légué au pays. Par contre, depuis
1830, la France s’était engagée dans l’expansion de son second empire colonial
en commençant avec la conquête de l’Algérie en 1830. En 1960, poussant la
République gaulliste au seuil de la guerre civile, la guerre d’Algérie
l’obligeait à céder la colonie à son indépendance. À partir de ce moment, commença une immigration
de l’Algérie vers la France. Ce furent d’abord les colons d’origine française,
les Pieds-Noirs, mal accueillis dans la métropole. Puis, au cours des années 70
et 80, des Algériens de souches berbères ou arabes. Les premiers s’assimilèrent
avec plus de facilité que les autres qui se trouvèrent projetés dans des
banlieues souvent insalubres, travaillant pour des salaires de crève-la-faim et
motivés par des actes de rébellions sociales ou mafieuses. La fameuse révolte des banlieues de 2005 est le fruit de ces iniquités sociales. C’est ce que
j’appelle le colonialisme à domicile qui est tout à fait différent de ce qu’on appelle parfois le néo-colonialisme et qui est lié à l’impérialisme financier.

Ce
colonialisme à domicile a des avantages certains comparés à l’ancien. Il
est moins coûteux puisqu'il n’y a plus d’entretien d'un gouvernement colonial à
l'étranger. Il fournit en plus une armée de réserve de travailleurs, prête
à travailler au noir ou dans des conditions qu'aucun syndicat n'accepterait
pour ses membres. C'est en ce sens qu'il faut comprendre cette politique de
«portes ouvertes» commanditée par les gouvernements libéraux de Justin Trudeau
et de Philippe Couillard. Si Justin est assez naïf pour croire que les
immigrants enrichiront culturelle-

ment la diversité ethnique du Canada, ses
conseillers savent très bien que dans les conditions économiques actuelles du
Canada, ils serviront de travailleurs sous-payés capables de faire tomber les
salaires des emplois restants et non liés aux secteurs de la haute-technologie.
Ce colonialisme à domicile est donc vieux comme l'esclavage, seule
l'apparence de salaire le distingue. Non seulement ça ne peut pas fonctionner
socialement car ces nouveaux arrivants ne trouveront pas tous les emplois que
les gouvernements leur laissent miroiter, mais cette immigration non préparée, non
filtrée, ne peut qu'augmenter les risques de diffusion des ressentiments parmi
ces immigrants qui, une fois ici, oublieront vite ce qui les a fait fuir pour
revendiquer, comme le font présentement des rabatteurs idéologiques, des «privilèges» au-dessus des
citoyens naturels du pays en réclamant l’«islamisation» des lois et coutumes
canadiennes. Ces ressentiments engendrant leurs équivalents parmi la population
nationale qui les accuseront, comme en 1970, d’être des voleurs de jobs⌛
Montréal,
Le 14 novembre 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire