samedi 13 octobre 2012

Faire sauter les trois sceaux de la police de Montréal

Stéphanie, dans sa nouvelle affectation
s'est faite un nouveau petit ami.
 
FAIRE SAUTER LES TROIS SCEAUX DE LA POLICE DE MONTRÉAL

Il faut imposer ce qui est bon, et, pour l’imposer, 
tout, absolument tout est bon. 
Y compris les insultes à ceux qui les méritent.

CLAUDE CHABROL

La nouvelle résidence de Stéphanie
Qui a lu mon dernier message peut s’être senti heurté par la vulgarité du vocabulaire et des expressions. Depuis, j’ai été dépassé par des insultes sans contenu, des repérages d’adresse et même des menaces de mort adressées au matricule 728. Maintenant, la grosse truie est sous protection policière. Espérons qu’elle a été placée dans une cellule isolée à Tanguay. Non, Stéphanie, c’est une farce.

Maintenant, il faut aller plus en profondeur dans le problème. Les marches anarchistes contre la brutalité policière qui s’achèvent en orgie de violences sont anarchiques et ne donnent rien, sinon que vider les viscères du trop plein de rancunes personnelles. Bref, les anarchistes se comportent comme Stéphanie voudrait qu’ils se comportent et nourrissent ainsi sa sociopathie. Mais, au fait, Stéphanie est-elle véritablement sociopathe ou, en privée, est-elle ce bout d’entrain qui s’échangerait des blagues avec cet humoriste toutes catégories qu’est Raymond Bachand? Lorsqu’on lit ses déclarations au moment de l’intervention du 2 octobre, nous ne pressentons qu’une mal élevée, une bullie comme on dit dans les Simpson, dont le vocabulaire ne dépasse pas 100 mots et dont 75% ne sont que des injures, des insultes, des mots blessants et haineux. Mais dès que nous l’ENTENDONS, dès que nous recevons son délire à travers sa tonalité, ses soupirs, ses recherches de mots haineux, nous voyons bien que nous avons affaire à une personne gravement déséquilibrée. La photo célèbre qui a circulé durant le conflit étudiant nous la montre dans une pose «à la Mussolini», nez relevé, menton dressé, lèvres crispées. À l’image d’un chien policier (oh! que c’est méchant!), dont elle imite les postures : elle semble renifler, bien protégée sous son casque, cette chair fraîche qu’elle s’apprête à taper et à poivrer, comme du steak. Sa haine de la société s’exprime autrement mieux qu’en un devoir pénible mais nécessaire à accomplir, ce qui serait l’attitude d’un policier sain d’esprit. Le sentiment de culpabilité est absent de cette femme, d’où son impossible socialisation. Refoulée en elle-même, dominatrice, elle confond le monde réel avec ses fantasmes violents. Le moindre prétexte futile déclenche chez elle une pathologie de comportements. C’est-à-dire qu’elle en donne plus qu’on lui en demande. Et plus un individu se montrera passif devant elle, plus elle sera tentée de l'agresser, car elle se sentira toute-puissante devant l’Autre qui s'abaisse. Elle «prendra son pied», comme on dit vulgairement. Qu’une telle personne ait filé entre les mailles des psychologues de l’école de police de Nicolet montre à quel point le personnel psychologique est incompétent, insouciant ou irresponsable. Ce qui revient au même. Cette école forme des individus dont un bon nombre ne sera pas au service de la paix publique mais des dangers pour la société. Ce problème ne peut être résolu qu’à l’interne, mais la question doit se poser de manière impérative. On ne peut mettre les déclarations de la grosse taure (varions un peu notre bestiaire, surtout qu’elle ne sait sûrement pas ce que c’est …Oonn! Méchant!) sur le compte d’un emportement subit, une colère due à son S.P.M. ou encore suite à des heures supplémentaires de travail. Le cas est personnel. Et si Stéphanie est passée à travers les mailles du filet, à la grosseur qu’elle a, c’est que la maille n’est plus une maille, mais bien un trou béant!

L'affaire Freddy Villanueva
Pourtant, l’école de police de Nicolet ne peut se réformer que de l’intérieur. Il en va autrement de cette culture policière partagée entre la lâcheté et l’agressivité préventive. Ce qui permet à tant de bévues de se produire (clochards abattus par des policiers en état de panique, des balles qui ricochent deux à trois fois avant d’atteindre à la tête une victime maintenue par terre par la police, des coups portés contre des individus que l’on emprisonne ensuite pour se servir du sophisme qui est l’équivalent de la tarte à la crème dans le monde juridique, le «voie de fait», etc.), c'est précisément le premier sceau que l’État accorde à sa police : l’impunité ou le manque d’imputabilité dont les policiers disposent tacitement de la part des tribunaux. Certes, tous les policiers ne sont pas des assassins, mais certains le sont qui bénéficient de cette même entente tacite. L’impunité d’un acte criminel, justifiée par les formulations ambiguës à souhait des lois concernant la police municipale, provinciale ou fédérale, s’est imposée par une succession de faits qui créent un système de justice parallèle à celui qui touche tous les citoyens. Les successions d’acquittements dans des cas de maladresses policières, puis des cas encore plus douteux sur les intentions (non prouvables) des agents impliqués, ont fini par inscrire cette impunité dans la culture policière.

Cette impunité est tenue pour acquise, même si aucun texte de lois, aucun jugement précédent, ne viennent la corroborer. Il n’est nul besoin d’ailleurs. L’effet pervers de cette impunité entraîne moins l’augmentation de l’irresponsabilité des policiers que l’impression de transformer un «privilège» en «droit discrétionnaire», c’est-à-dire le privilège exceptionnel de droit de vie et de mort sur un individu civil, même désarmé. C'est le syndrome de l'inspecteur Harry, interprété par un Clint Eastwood policier sociopathe qui passe pour un incorruptible défenseur de la loi contre elle-même. Personne ne peut user d’un instrument dans le but de provoquer des lésions corporelles pouvant entraîner la mort sans être accusé de tentative de meurtre ou d'homicide. Personne, sauf le soldat et le policier. Le soldat, c’est autre chose. Le policier, lui, vit dans la société civile. Il a un uniforme, des signes distinctifs et des armes (teasers ou armes à feu) avec lesquelles il peut décider de la vie ou de la mort d’un ou de plusieurs individus. Cette arme est considérée, du moins par la majorité de la cité, comme un instrument défensif. Il ne doit en user que s’il juge (et non pas «sent») que sa sécurité personnelle peut être en danger. On en appelle donc à sa «faculté de juger», dirait Kant. Et, par le fait même, à la supposition de la bonne santé mentale du détenteur et de l’utilisateur de l’arme.

Le sceau que l’impunité appose sur cette dérive, c’est d'accepter implicitement que l’usage de l’arme passe de la  situation défensive à la situation offensive. Le policier peut se permettre de profiter de sa formation d’entraînement physique (la prise du sommeil de la grosse truie, à l’usage du poivre de Cayenne en passant par le teaser, jusqu’au revolver). Ainsi, une certaine convention entre les fonctionnaires de la Justice et les tribunaux sur les accusations portées envers les policiers au criminel, en vue de garantir la non-imputabilité de l’État, accorde l’impunité à la police dans tous les cas où elle peut être mise en accusation. Le témoignage de la victime de brutalité policière comme celui des témoins sont jugés de «qualités inférieures» aux déclarations, facilement corroborées par des dispatchers ou des supérieurs hiérarchiques des policiers incriminés. Instinctivement, les policiers se sentent donc suffisamment protégés par leur esprit de corps et les ententes tacites qu’il n’y a plus de limites (pratiques) à ce qu’ils peuvent commettre lorsqu’ils sont en fonction. Ainsi, personne n’aurait entendu parler de l’intervention de cette chère Stéphanie si, par sa sottise, elle n’avait pas activé l’un des téléphones cellulaires qu’elle venait de saisir de la poche de ses victimes.

Il est donc important de faire sauter ce premier sceau. Il faut briser cette culture policière de l’impunité des agressions armées perpétrées contre des «suspects» autrement qu’en cas de légitime défense. Un policier n’est pas là pour se faire abattre bêtement, c’est entendu. Mais cela ne lui donne pas le privilège de tirer à tort et à travers, surtout lorsque sa sécurité n’est pas mise objectivement en danger. Si, subjectivement, il se «sent» en danger à chaque intervention, c’est qu’il a déjà un sérieux problème. Non qu’il soit psychotique comme la grosse, mais la tension nerveuse, le stress, la dépression, bref tout ce qui peut atteindre un individu normal dans la société qui ferait un acte identique, s'applique indistinctement à lui : homicide involontaire.

Le deuxième sceau qu’il faut lever, c’est la syndicalisation policière. Certes, c’est épouvantable d’écrire ça, mais il faut comprendre ce qu’est un syndicat de policiers. D’abord, s’il ne s’agissait seulement que du rapport de forces au sujet des salaires ou des conditions de travail avec un employeur, il n’y aurait pas de problème à ce qu’existent des syndicats policiers. Mais, on s’entend pour dire qu’un syndicat devient plus qu’un négociateur de conventions collectives. Il organise la «fraternité», c’est-à-dire qu’il cultive l’esprit corporatiste à l’intérieur du syndicat afin de laisser la direction syndicale penser et agir à la place des membres de la Fraternité. Cette centralisation, issue des anciennes sociétés secrètes, même si la Fraternité a perdu son aspect rituel avec les générations, conserve toujours, surtout en situation de privilège qu’est celle d’un policier, une «patente» qui a pour but de protéger ses membres selon le principe des mousquetaires : un pour tous et tous pour un.⚉

Ainsi, ce qui est arrivé par l’étourderie de la grosse truie, pardon, de Stéphanie, pourrait tout aussi bien arriver à n’importe lequel d’entre les membres de la «Fraternité». Si l’on ne se mobilise pas pour la tirer d’affaire, même en se pinçant le nez, la même bévue pourrait impliquer un autre agent, puis un autre, et ainsi de suite. Protéger Stéphanie, c'est se protéger soi-même, pense chacun des agents du corps. Comme dans un panier, la pomme pourrie est sauvée par ses confrères non encore totalement contaminés par ce type de «confraternité». L’affaire se planifie à l’interne, dans les chuchotements de corridors, et les supérieurs, les cadres, se ferment volontairement les oreilles pour ne pas entendre, pour ne pas savoir. Encore, ce soir du 12 octobre 2012, lorsqu’une marche contre la brutalité de l’agent 728 et la demande de son congédiement des forces policières s’est organisée à Montréal, les policiers ont vite fait d'intervenir, déclarant la manifestation illégale et l’obligation de dispersion. On se serait crû à l’ère des Libéraux, alors que le gouvernement du Parti Québécois, dont est membre le brillant Léo Bureau-Blouin, laisse faire exactement comme avant, se revêtant de la toge virginale de la non interférence de l’Exécutif dans le Judiciaire. Le gouvernement libéral, pour être plus brutal, en était moins hypocrite. Pourtant, la déclaration d’illégalité de la manifestation du 12 octobre provenait davantage de la «Fraternité» que des ordres supérieurs. Contre les manifestants anti-728, les confrères de travail manifestaient leur soutien moral tacite à 728, et par le fait même, abusait de leurs privilèges une fois de plus, mais cette fois-ci, en corps.⚉ Parce qu’ils ont ce privilège de droit de vie ou de mort sur les individus, la nécessité d’abolir le syndicalisme policier paraît évidente.

De plus, le milieu policier est constamment en contact avec le milieu interlope. Au moment où la commission Charbonneau déterre les cadavres de la mafia montréalaise et ses accointances avec le parti du maire Gérald Tremblay à l’hôtel-de-ville de Montréal; de certains des membres du conseil exécutif ou d’autres maires de municipalités en banlieue, nous découvrons le merveilleux monde de la corruption. Le syndicat du crime forme le syndicat policier. C’est lui qui montre, par son exemple, comment il y a de l’argent à faire sur le dos des contribuables en utilisant les zones grises de la Loi, des ententes tacites qui rendent inopérantes la si précieuse séparation des pouvoirs de Montesquieu, les complicités qui se tissent entre les différents milieux et, si cela ne suffit pas, l’intimidation qu’il est possible d’exercer pour se faire «entendre» des récalcitrants.⚉ Cette loi de l’interne, qui est la même qui fait que des policiers abatteront de sang froid un assassin qui s’est rendu coupable d’avoir tué l’un des leurs, s’étend maintenant contre le code civil et le code criminel mêmes. Il assure l’impunité des policiers par des mesures qui rendront la vie impossible à tous ceux qui ne partageraient pas les mots d’ordre à l’interne. La raison pour laquelle il n’y a pas de syndicats de soldats, c’est précisément qu’un tel syndicat entraînerait la division du corps militaire et créerait une armée dans l’armée. Or, cette anomalie est répandue dans les différents corps policiers du Québec. Il y a un «fraternité» de policiers à l’intérieur du «corps» de police qui, pourtant, est astreint au droit et relève du ministère de la sécurité publique. Il faut donc procéder à cette désorganisation syndicale exactement comme on procède avec la désorganisation mafieuse. Ça prend des taupes, des délateurs, des enquêteurs indépendants qui parviendront, non sans résistance, à lever la loi de l’omerta sur les actions criminelles de certains policiers.

Le troisième sceau qu’il faut faire sauter, c’est le corps de police lui-même, le SPVM. Ses soi-disant respects du code éthique et de déontologie policière ne doivent pas être pris au sérieux. Éthique et déontologie ont été bafouées le soir du 2 octobre par la grosse Stéphanie☹. La diffusion sur la chaîne publique de Radio-Canada, puis reprises sur les réseaux publiques des bandes sonores et vidéos, montrent bien tout ce qui aurait échappé à l’attention de la commission policière ou extra-policière chargée de surveiller le respect déontologique de la profession. Les bafouillages des porte-paroles officiels des corps de police, depuis le drame du Métropolis au début de septembre jusqu’aux infractions nébuleuses qui ont permis la pénible scène du 2 octobre témoignent du manque de prise en main par les autorités responsables de ses agents dans l'exercice de leurs fonctions. La lente mise au point du chef de police, M. Parent, n’est pas pour rassurer une population qui observe, impuissante, le glissement de la démocratie vers l’État policier qui se manifeste présentement. La gélatine qui se dégage du maire Tremblay rejaillit sur les responsables des différents postes municipaux (police, incendie, transport en commun, etc.) qui donne l’impression que Montréal s’enfonce dans un jell-o couleur brun original. L’usage à répétition de l’impunité des policiers criminels castre l’autorité même du corps de police dûment assermenté. Gâté, corrompu à ce point, jouet de ses propres membres et de son syndicat, ce corps de métier n’est plus qu’une farce qui se vautre, à son tour, dans la non-imputabilité de ses responsables. Divisé contre lui-même, le corps de police de Montréal n’est plus que l’ombre d’un corps de police honnête. C’est devenu un métier où chacun peut opérer les abus de privilèges selon la discrétion de ses membres, sachant qu'il est couvert à droite (la SPVM) comme à gauche (la FPPM). C’est un corps qu’il faudrait démettre complètement et le restructurer avec un esprit nouveau, purgé de son syndicat mafieux et abolir le privilège tacite de l’utilisation des armes à des fins offensives.

La société québécoise a pourtant le choix sur la manière de se porter vers une seule et unique issue : soit en continuant de laisser faire et laisser pourrir le panier au complet, soit en trouvant un gouvernement dont le courage et l’incorruptibilité permettront d’appliquer le remède de cheval que la situation policière du Québec, et de Montréal en particulier, exige. Dans les deux cas, ce sera la fin de l’actuelle situation d’anarchie qui met la vie de chaque citoyen, de chaque citoyenne en danger, puisque cette culture de l’impunité s’étend au-delà des corps policiers formels, vers les compagnies d’agences de sécurité privées. Qui n’a pas senti une certaine inquiétude d’être obligé de frôler une banque ou un grand commerce lorsque des agents de Garda ou autres compagnies du même type descendent de leur camion blindé, armés de pieds en capes avec leurs fusils, pour aller cueillir l’argent. Les films et les séries télé américaines savent utiliser ce genre de situation pour créer des carnages fictionnels. Jusqu’au jour où la situation deviendra réelle. Mais là encore, les ententes tacites entre tribunaux et agences de sécurité proviennent de la même entente avec les policiers. L’important, c’est l’argent avant les gens.

Quoi qu’il arrive à Stéphanie Trudeau, qu’elle soit chassée de la police pour être engagée comme infirmière ou gardienne dans une garderie subventionnée, …ou chez Garda avec les recrues tirées des gangs de rues; le mal est là pour rester car c’est un mal culturel. Il fallait seulement un visage qui en exprime toute la grossièreté, la vulgarité et l’illégalité pour nous en faire prendre un peu plus conscience. Mais les consciences s’endorment vite au Québec⌛
Montréal,
13 octobre 2012

2 commentaires:

  1. Fort bien envoyé ce texte. Je ne peux qu'approuver. Lors d'un incident à l'origine d'une banalité banale... j'ai été molesté par l'agent Alain Chauvette du SPVM Il a pris mon refus de lui donner la carte d'identité acec photo que je lui montrais pour une sorte de refus de m,identifier et ca faisant il a choisi de me tordre le bras. Le nmotif de la contravention hallucinante: ne pas avoir emprunté la piste cyclable sur la rue Rachel. Je l'ai poursuivi en déontologie où il a été absous. Et moi je suis sorti de là avec une accusation au criminel contre moi pour menaces de blessures et ou de mort à son encontre... Ridicule débile. Après de longues démarches, j'ai fini par obtenir une absolution inconditionnelle en cour. Une saloperie et un salaud quoi.

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    1. Tu me vois très content que ça se soit terminé comme ça. Inutile d'insister sur le fait que l'absolution inconditionnelle t'était donnée afin de te faire fermer la gueule! Les policiers sont gens avec qui on ne discute pas la logique des lois (qu'ils ne connaissent pas). La seule carte d'identité avec photo, outre le permis de conduire qui n'est pas universel, c'est la carte d'assurance-santé. C'est quand même bien que tu l'aies sur toi, au cas où une autre Chouette ou une Trudeau (une fois qu'elle sera devenue garde de sécurité pour une agence privée) te tombe dessus et te tabasse! ;-)

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